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Ces paroles inspirées de lectures, de rencontres, de réflexions et de sa propension à jeter un regard critique sur la société qui l'entoure, Guy les offre aux créateurs de musique à la recherche de textes significatifs.

« La chanson… c’est un vivant petit oiseau sensible et intelligent dont l’univers est la cour, il connaît et ressent tout mais en petit, c’est très parent avec le conte et la fable. » – Félix Leclerc

« Aimer une personne, c’est pouvoir se réjouir de son existence », dit le philosophe Comte-Sponville. Comprenons ici que « se réjouir », c’est-à-dire « éprouver de la joie », va bien au-delà de la simple satisfaction d’un besoin, d’un manque. « La joie est la manifestation de notre puissance vitale, de notre consentement à la vie », dira à son tour le philosophe Frédéric Lenoir. « Éprouver de la joie » est une expérience qui appartient à chacun en propre : contrairement au bonheur, qui est souvent fortuit, circonstanciel, la joie nous vient surtout de notre angle de vue sur les choses, sur la vie. Ainsi, se réjouir, c’est pouvoir dire : « j’éprouve une joie à vivre ma vie » et se réjouir de l’existence de l’autre, c’est pouvoir dire : « j’éprouve une joie à vivre ma vie, et plus encore parce que tu en fais partie! ». 

Si je ne peux me réjouir de l’existence de cet autre à qui je donne une place dans ma vie, je devrai d’abord m’interroger sur ma propre capacité à me réjouir : suis-je seulement capable d’aimer ma vie ou suis-je plutôt dans un état constant d’insatisfaction, espérant toujours mieux, toujours plus? Ou encore m’interroger à propos de la place qu’occupe cet autre dans ma vie, car j’ai pu le désirer ou aimé être désiré par lui, j’ai pu, par sa présence, combler un manque, apaiser des blessures, mais puis-je maintenant l’aimer tel que je le découvre? Puis-je être aimé par lui tel que je suis, tel que je deviens?  

Je peux évidemment me refuser à tout questionnement et tenter plutôt de « changer l’autre », de le « contrôler » pour qu’il corresponde à mon désir, pour qu’il se modèle à mes attentes. Dans cette voie, pourtant fréquemment empruntée, c’est l’impasse assurée!

Advient-il toujours cet amour qui est réjouissance? Et s’il advient, comment donc? Pourquoi donc? Enfance heureuse? Optimisme naturel? Travail sur soi? Chance? Sagesse acquise avec l’âge? Je ne saurais dire…  

Si vous pouvez aujourd’hui vous réjouir de l’existence de votre amoureux, de votre amoureuse, c’est que l’amour est là! Alors, oubliez cette longue formule philosophique et dites tout simplement : je t’aime! Saint-Valentin ou pas!
 

Avant elle

Avant elle
Je ne savais presque rien
Presque rien de la vie
Si peu de ce que je suis
Je me croyais malin
Je jouais les troubadours
Faisant de mes envies
Mes refrains, mes amours

Avant elle
Je n’avais pas compris 
Que le cœur d’une femme
Jamais plus ne s’enflamme
S’il est tenu pour acquis
Car la main qui le tient
Emprisonne son âme
Et l’amour s’éteint
Et le bonheur s’enfuit

Avant elle 
Je ne savais pas aimer
Mais elle m’est apparue
Belle et ingénue
Amante de liberté
Et de mon vrai visage
Je me suis reconnu
Libéré des mirages
De ma route désertée

Avant elle
Je ne savais presque rien
Presque rien de la vie
Si peu de ce que je suis

 

© L’utilisation des textes se fait avec la permission de l’auteur.
Veuillez écrire à Guy Pilote à pilote.guy@gmail.com.
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