Ces paroles inspirées de lectures, de rencontres, de réflexions et de sa propension à jeter un regard critique sur la société qui l'entoure, Guy les offre aux créateurs de musique à la recherche de textes significatifs.
« La chanson… c’est un vivant petit oiseau sensible et intelligent dont l’univers est la cour, il connaît et ressent tout mais en petit, c’est très parent avec le conte et la fable. » – Félix Leclerc
Je vous ai déjà parlé d’Albert Jacquard, ce généticien qui a notamment écrit L’équation du nénuphar, un petit bouquin qui nous fait bien saisir à quel point nous sommes au bord d’une catastrophe écologique (voir Rien de surprenant). Albert Jacquard est décédé en 2013. Parmi les réactions exprimées dans la communauté scientifique, celle d’un autre savant, l’astrophysicien Hubert Reeves, m’a particulièrement touché par sa justesse. Reeves disait ceci de Jacquard : « c’était un homme qui s’intéressait à ce qui vaut la peine d’exister ». Qu’est-ce qui vaut la peine d’exister? La vie elle-même, et la conscience humaine, puisque c’est par elle que nous avons le pouvoir de préserver la vie et de la vivre pour ce qu’elle a de beau, de bon, de vrai. C’est par elle, la conscience, que nous connaissons et que nous reconnaissons.
N’est-ce pas curieux de constater que ce sont les plus grands savants qui, bien qu’ils soient capables de nous faire voyager dans les plus hautes sphères de la connaissance scientifique, savent le mieux reconnaître que ce qui importe plus que toute autre chose est souvent à notre portée, juste là, tout près, tout près?
Je cherche la vérité
Je cherche, je cherche la vérité
Je cherche et je ne trouve pas
Peut-être qu’elle est trop bien cachée
Peut-être qu’elle est si près de moi…
Je cherche au loin la vérité
Et ce matin encore une fois
Le soleil s’est mis à briller
Je n’ai pas vu qu’il était là
Je cherche ailleurs la vérité
Et ceux qui m’aiment ouvrent leurs bras
Mais je suis si, si occupé
Que j’oublie même qu’ils sont là
Je cherche toujours la vérité
Même si la vie se moque de moi
Cette vie que je crois maîtriser
Mais qui me glisse entre les doigts
Je cherche encore la vérité
Peut-être qu’un jour elle s’amènera
Qu’elle me frappera avec dureté
Ou qu’elle me viendra dans la joie
Je cherche, je cherche la vérité
Et tout à coup j’entends ses pas
Le temps se coiffe d’éternité
Et le présent s’offre à moi
Demain peut-être je l’entendrai
Je l’entendrai me dire tout bas :
Ce qui vaut la peine d’exister
C’est avec le cœur qu’on le voit