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Ces paroles inspirées de lectures, de rencontres, de réflexions et de sa propension à jeter un regard critique sur la société qui l'entoure, Guy les offre aux créateurs de musique à la recherche de textes significatifs.

« La chanson… c’est un vivant petit oiseau sensible et intelligent dont l’univers est la cour, il connaît et ressent tout mais en petit, c’est très parent avec le conte et la fable. » – Félix Leclerc

L’amour qui dure
 
« Un amour qui dure irrigue de poésie la vie quotidienne. » - Edgar Morin

Je terminerai cette série de chroniques sur la relation amoureuse en vous parlant de l’amour qui dure. Qui dit « durée » dit « temps », n’est ce pas? Alors voici un mot sur le temps. « Qu’est-ce que le temps? » demandait le philosophe Augustin d’Hippone. « Si personne ne me le demande, je le sais; mais, si on me le demande, et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus »*. Ce vieil Augustin avait bien raison : que pouvons-nous réellement dire du temps? Qu’il passe vite, qu’il nous échappe, qu’il nous manque ou, au contraire, qu’il est « long » lorsque nous sommes ennuyés par une situation. Nous dirons encore que nous passons du bon temps ou, à l’inverse, que nous passons « un mauvais quart d’heure ». Bref, le temps semble se définir à partir de l’expérience que nous en faisons. 

Chacun sait que « s’atteler » pour mener sa vie au quotidien, assumer ses responsabilités au travail ou en famille, etc., nous oblige à des activités parfois laborieuses et détermine un certain rapport au temps. En revanche, des activités comme méditer, lire de la poésie, écouter de la musique, contempler la nature ou une œuvre d’art, danser, fêter, faire l’amour, etc., engagent d’autres dimensions de notre être et nous font vivre un rapport au temps qui est tout autre. Un temps pour l’extériorité et un temps pour l’intériorité, un temps pour Mars et un temps pour Vénus, un temps pour courir et un temps pour nous enraciner ou pour nous élever. Sur nos montres, le temps reste pourtant le même, mais la perception que nous en avons change selon ce que nous vivons « pendant ce temps ». 

En Occident, le temps pour l’intériorité tend à disparaître, du moins dans l’organisation sociale de la vie. Le travail, les activités sociales, la consommation sont sur le mode « ça presse », et cela 7 jours sur 7 et parfois 24 heures sur 24… Pour plusieurs d’entre nous, le bouton de la fonction « toujours plus, toujours plus vite » est maintenu enfoncé toute la vie durant, et jusqu’à ce que mort s’ensuive! Nous aimons l’action pour maintes raisons, bonnes et moins bonnes. Temps d’intériorité? Si peu. De temps en temps, quand nous avons le temps!

L’amour, si nous le vivons pour ce qu’il est vraiment (car il y a toujours moyen de le réduire à peu de chose) est une expérience susceptible de nous placer dans un rapport au temps qui nous révèle une dimension spirituelle (au sens large du terme) de notre être. L’amour n’est-il pas une manière d’habiter le temps? L’amour n’est-il pas avant tout « présence », présence à soi d’abord, et présence aux autres, au monde, à la nature? Une présence qui nous rend aptes à voir le beau chez l’autre et dans le monde qui nous entoure? 

Voici un texte qui révèle un amour engagé, empreint de désir, nourri de promesses, rempli de tendresse, et dont on dira un jour qu’il a duré. Le temps et l’éternité s’entremêlent parfois, se laissant entrevoir ensemble, dans des instants fabuleux.

* Augustin d’Hippone (St-Augustin), philosophe, 354 – 430.

La courbe de tes hanches

La courbe de tes hanches
Me rappelle nos dimanches
Ces jours pleins de promesses
Qui berçaient notre jeunesse
Tu te souviens, on flânait
Le temps nous caressait
On cherchait le meilleur
Quelque part ailleurs
C’était des jours féconds
Sans bruits, sans prétentions

 

La courbe de tes hanches
Mes désirs, tes romances
Et le temps comme la vie
Nous semblaient infinis

La courbe de tes hanches
Me rappelle ces dimanches
Avant que toutes envies
Ne doivent être assouvies
Et que pour seul espoir
Ne comptent que nos avoirs…
On cherchait le bonheur
Quelque part ailleurs
C’était des jours féconds
Sans bruits, sans prétentions

La courbe de tes hanches
Mes désirs, tes romances
Et le temps comme la vie
Nous semblaient infinis

La courbe de tes hanches
Et nos jours s’endimanchent…
Nos jours pleins de tendresse
Qui font notre richesse 
Demain je ne serai plus…
Pourquoi aurai-je vécu?
Pour ce qui nous dépasse 
Pour nos moments d’extase 
Pour nos féconds dimanches
Pour la courbe de tes hanches

La courbe de tes hanches
Tes regards, mes silences
Et le temps qui s’enfuit
M’emporte avec lui

Et le temps qui s’enfuit
M’emporte avec lui…

 

© L’utilisation des textes se fait avec la permission de l’auteur.
Veuillez écrire à Guy Pilote à pilote.guy@gmail.com.
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