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Les enfants de Yuki, après deux ans d’université au Manitoba, ont chacun à leur tour, à trois ans d'intervalle, consacré une année entière à étudier le japonais à l’Université Tokai au Japon et à s’entraîner avec son réputé club de judo, les deux, de façon intensive. Nous vous présentons les écrits combinés de leur journal de bord respectif, lesquels seront émaillés de notes rétrospectives et d’échanges sur leur expérience.

10 octobre 2011

 

Classe de japonais : 7A et 7B

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Aujourd’hui, on nous a réaffectés à une autre classe de japonais. Nous étions 13 étudiants au départ. Cette semaine, environ huit étudiants de la Libye, ainsi que quelques étudiants d’autres classes, sont venus se joindre à nous. Nos enseignants ont décidé que c’était un peu trop nombreux d’avoir une classe de 25 étudiants et c’est pourquoi notre

classe a été divisée en 7A et 7B. Les étudiants avec un peu plus de difficultés ont été placés dans la 7B et les autres qui sont un peu plus avancés (y compris moi), dans la 7A. La dynamique de la classe est légèrement différente, mais je crois que le rythme d’apprentissage plus rapide va mieux me convenir.

Note : En classe, nous avons tous les jours des exercices de compréhension orale où nous devons écouter un dialogue, puis répondre à quelques questions ou choisir la bonne image. Après avoir écouté, l’enseignant demande : Maru (énoncé correct), Batsu (énoncé incorrect) ou Wakarimasen (Je ne comprends pas.) La troisième option est très pratique!

J’ai aussi fait un peu de cuisine (mais pas japonaise encore) pendant mon temps libre (du temps libre, moi?). Voici quelques photos pour vous donner une idée :

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Miam! Un goût bien de chez moi, un bon chili à l’ancienne.

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13 octobre 2011

 

Pas de judo, pas de vie

J’ai toujours pensé que je n’avais pas de vie à cause du judo. Quand on s’entraîne presque tous les jours, y compris la fin de semaine, il ne reste pas beaucoup de temps pour sortir avec les amis. Et si vous étudiez en même temps, vous avez encore moins de temps… et même s’il vous arrive d’avoir du temps, vous êtes trop épuisé pour même envisager de sortir. Mes amis peuvent probablement le confirmer. Combien de fois est-ce que le judo m’a fait manquer un party ou une activité? Trop souvent.

L’autre soir, à la pratique, une fille portait un t-shirt qui disait “NO JUDO, NO LIFE”. Je n’ai pas pu m’empêcher de trouver ça drôle. À cause du judo, j’ai raté des occasions de sortir avec des amis ou de joindre des équipes sportives, mais le judo m’a apporté une autre sorte de vie, une vie que peu de gens ont la chance de vivre. Et maintenant, si je ne faisais pas de judo, je ne sais pas ce que je ferais avec tout ce nouveau temps libre. J’ai souvent considéré arrêter le judo parce que je croyais que ça m’empêchait d’avoir une vie normale. Mais la normalité est surestimée. Le judo n’est pas toujours facile (loin de là), mais ça me procure une grande satisfaction d’apprendre une nouvelle technique ou de réussir à exécuter un lancer que j’ai pratiqué pendant plusieurs mois. Alors aussi longtemps que je vais continuer à aimer le judo, je vais enfiler mon gi et embarquer sur les matelas pour continuer mon apprentissage. 

« C'est dans les moments difficiles que l'on voit si les gens ont de l'étoffe. » (When the going gets tough, the tough get going. — Joseph P. Kennedy)

« Les périodes difficiles ne durent pas, mais les gens coriaces restent. » (Tough times don't last, tough people do — Gregory Peck)


 

15 octobre 2011

 

Vivre dans un état permanent de confusion

Il y a quelques jours, j’ai atteint un creux. Depuis mon arrivée au Japon, je m'étais habituée à ne pas toujours comprendre ce que les gens me disaient. C’est incroyable à quel point j’ai réussi à m’en sortir jusqu’à présent à l’aide de gestes et de raisonnement logique. Mais l’autre jour, la banque m'a laissé un message me demandant de les rappeler, et quand je l’ai fait, je ne pouvais rien comprendre de ce qu’ils me disaient. J’ai dû passer le combiné à la dame du dortoir pour qu’elle puisse prendre le message pour moi. Mais quand elle a essayé de me transmettre le message, je ne pouvais toujours pas comprendre. C’est très frustrant de ne pas pouvoir comprendre, surtout quand il s’agit de choses importantes comme le passeport ou l’argent.


Mais encore une fois, c’est important de mettre les choses en perspective. Comparé à ce qu’il était à mon arrivée, il y a environ un mois, mon japonais s’est grandement amélioré. Je parle avec moins d’hésitation (même si je cherche constamment mes mots), j’ai énormément enrichi mon vocabulaire et je peux lire beaucoup plus de kanji. Et après seulement un mois! Il en reste encore 11. Je dois donc essayer de demeurer positive et de continuer à absorber tout ce que je vois et entends. Sauf la pluie. J’essaie de m’écarter de la pluie. Ce qui est impossible en passant.

17 octobre 2011

 

Aliénation

Je suis maintenant déclarée officiellement une « extraterrestre ». Sans blague. J’ai en ma possession un « certificat d’extraterrestre ». C’est le nom accordé aux résidents non japonais : extraterrestre (en raison du mot anglais alien pour désigner un étranger). Je suis contente que ce soit enfin finalisé. Il y a tellement de papiers et de documents nécessaires pour vivre ici. Visa, inscription au registre des étrangers, assurance médicale, compte bancaire, etc. Et le bureau international ici, n’est pas très international. Personne n’y parle vraiment anglais. Si vous ne comprenez pas suffisamment le japonais, c’est très difficile de comprendre les renseignements importants qu’on vous transmet. Par chance, grâce à ma mère d’accueil et quelques amis ici, j’ai réussi à obtenir tous les documents nécessaires. Une chose de moins à s’inquiéter.

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19 octobre 2011

 

Course matinale

Pour la première fois, j’ai été en retard à l’entraînement. Ce matin, nous avions un exercice d’aptitudes à 7 h. J’avais réglé mon réveil à 6 h. Sauf qu’il m’arrive de fermer l’alarme alors que je suis encore à moitié endormie et pas encore les idées claires. Plusieurs d’entre vous ont probablement eu la même expérience. Donc, c’est ce que j’ai fait ce matin. J’ai fermé l’alarme et je me suis rendormie… pour me réveiller à 6 h 55!!! Ahhh! Je ne me suis jamais habillée et préparée pour le judo aussi vite de toute ma vie. Une chance que le dojo n’est qu’à 5 minutes de marche du dortoir. Ce matin, ce fut une course de 2 minutes. Je n’étais donc que 5 minutes en retard. Quand même, être à l’heure est important pour moi et surtout très important dans la culture japonaise. Et peut-être encore plus lorsqu’il s’agit d’un club sportif. Alors je vais m’arranger pour que cela ne se reproduise plus.

 

Merci Skype!

 

Je suis censée être au lit en ce moment… mais je voulais juste remercier la personne qui a inventé Skype. Vous êtes un génie! Pour ceux qui ne sont pas très au fait des nouvelles technologies, Skype est un programme qui permet de passer des appels téléphoniques ou vidéo via Internet. Donc, presque tous les soirs depuis mon arrivée au Japon, j’ai pu converser par vidéo avec ma famille grâce à Skype. Tous les soirs (tôt le matin pour eux) après l’entraînement, je leur dis comment a été ma journée, comment s’est déroulée la pratique, comment je me sens, etc. Si j’ai besoin d’un conseil, ils ne sont qu’à quelques clics de souris. Ce qui est vraiment formidable et réconfortant… c'est de savoir que même si je suis à près de 9 000 km de chez moi, je ne suis pas seule.

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22 octobre 2014

Merveille n° 1 : la culture (une brève observation)

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Je ne peux évidemment pas parler des moments difficiles de ma vie au Japon sans parler de ses merveilles. Voici donc la première merveille que j’ai rencontrée au cours de mes deux derniers mois au Japon.

1. La culture (Les gens)

À mon arrivée au Japon, un de mes buts était d’adopter la culture japonaise. Mais c’est un énoncé très vague, surtout quand on ne comprend pas ce que ça implique. Qu’est-ce que la culture japonaise et pourquoi est-elle bonne ou mauvaise? Un étranger n’arrête jamais d’en apprendre au sujet de la culture japonaise, mais j’ai remarqué certaines choses.

 

D’abord, il y a presque toujours une mentalité commune. Ce que je veux dire par là, c’est que peu importe où on se trouve, il y a un certain nombre de « règles » non dites intégrées au moment, à la situation, à l’endroit et aux gens. Par exemple, on s’attend à ce que tu demeures silencieux afin de ne pas déranger les autres. Aussi, il y a toujours un besoin d’appartenir à un groupe, et je sens que le Japon permet à n’importe qui de s’y intégrer, ce qui rend le style de vie moins… solitaire, peut-être?

 

Mon père m’a toujours dit qu’au Japon, le clou qui dépasse se fait frapper. Ceci peut bien sûr être interprété de plusieurs façons, et peut être considéré comme bon ou mauvais. Mais ce que j’ai fini par réaliser, c’est que ce n’est pas que le peuple japonais soit contre les différences, c’est seulement qu’il y a tellement de monde que si on permettait à tout le monde de faire ce qu’ils voudraient, ce serait impossible de fonctionner. Par conséquent, on enseigne à la plupart des gens à respecter ces comportements non dits, et ça facilite ainsi la vie de tous.

 

Ceci étant dit, lorsqu’on fait place aux différences, le Japonais semble n’avoir aucune hésitation. On remarque cela le mieux lorsqu’on observe les vêtements portés par l’individu moyen. Les femmes ici semblent toujours être très bien habillées et les cheveux des hommes sont des œuvres d’art, ha ha!

 

Ici, les routines sont incroyablement bien respectées. Chaque fois qu’on entre dans un magasin, on entend quelqu’un dire : « Irasshaimase! ». Ce qui signifie essentiellement « Bienvenue dans notre magasin! » Ils posent les mêmes questions de façon mécanique, effectuent la même tâche inlassablement sans jamais se plaindre ni même laisser voir leurs émotions profondes. Aussi, les employés utilisent un langage plus courtois lorsqu’ils s’adressent à des clients.

 

Enfin, puisque la langue japonaise donne souvent lieu à des incertitudes ou à des conversations non concluantes, les Japonais confirment souvent les mêmes renseignements à plus de deux reprises. Voyez-vous, les Japonais n’aiment pas être décisifs et prendre des décisions. Pourquoi? Je crois que personne ne peut vraiment le dire, mais je sais que, depuis que je suis au Japon, j’ai eu à prendre plus décisions que jamais auparavant dans ma vie. Mais cela veut aussi dire que je dois en assumer les conséquences. Peut-être que les Japonais ont aussi peur que moi de faire des erreurs quand on doit choisir ce qu’il faut faire ou dire. Quoi qu’il en soit, tout fonctionne bien dans la vie des gens. Puisque tout le monde est occupé, ils ont souvent besoin d'avoir des aide-mémoire.

 

Ceci n'est qu'une infime partie de ce que la culture implique, mais je n’avais pas le goût d’écrire un roman alors… :P

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