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Laurette Lacroix a fait ses études après l'application de la Loi sur les écoles du Manitoba qui abolissait le français comme langue officielle, et après que l’enseignement public en toute autre langue que l’anglais y soit interdit. Malgré tous ces efforts d’assimilation des francophones, Laurette réussit non seulement à conserver son français, mais à coucher sur papier des anecdotes sur sa vie à la ferme lorsqu’elle était jeune fille et jeune mère. C’est à titre posthume que nous publions ses écrits.

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Souvent, la berceuse endormait le bébé et la maman. Les principaux remèdes étaient les liniments, les aspirines, les onguents maison, la mouche de moutarde et la soupe au poulet. Souvent, on retournait à l’école avec un bandeau de laine autour du cou, sans gêne, car la moitié des écoliers en portait

Le savoir-faire de nos parents

Nos parents, pour la plupart des campagnards sans beaucoup d’éducation en raison des distances à couvrir pour se rendre à l’école ou encore du manque d’argent, étaient tout de même toujours très instruits pour assumer leur rôle de parents et de fermiers. Ne manquant jamais de courage, ils savaient s’entraider les uns les autres. Qu’ils soient en santé ou malades, ils savaient s’en sortir. On n’allait pas à l’hôpital sans être gravement malade. Le reste du temps, tous étaient soignés à la maison. 

Physiquement et spirituellement, le savoir-faire était l’apanage de nos parents. Le chapelet occupait une grande place dans nos familles, sans oublier l’humour. 

Notre pauvre chaise berceuse en faisait du millage, surtout quand les bébés étaient malades la nuit avec des maux d’oreilles, des grippes, etc.

aussi. Quand un élève attrapait la grippe, toute l’école y passait.

Le seul vaccin qu’on recevait à l’école était pour la grosse picote. Donc, la rougeole, la fièvre scarlatine et la pneumonie inquiétaient beaucoup les parents. Le père était de ceux qui pensaient qu’il valait mieux prévenir que guérir.

 

Les enfants des campagnes aimaient grimper partout, que ce soit les arbres les plus hauts, les remises, les clôtures de porche... On entendait souvent un « Dégrimpe de d’là! » du père. C’était répété aussi souvent que les « Je vous salue Marie » de grand-maman sur son rosaire. Par grande chance, personne de notre famille ne s’est cassé de membres.

 

Une situation qui paraissait très innocente, mais était potentiellement très dangereuse était quand la batteuse changeait de grange. Nous, les enfants, regardions ce beau melon de paille fraîche, très haut, mais qu’on nous avait défendu d’approcher durant quelques jours. C’était pour laisser la paille se tasser, autrement on se serait enfoncé jusqu’au fond et on aurait étouffé. Mais, le temps venu, nous, les amis et cousins, pouvions jouer sur cette montagne tout l’été. Il fallait nous épousseter avant d’entrer dans nos maisons.

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Vieux tracteur et moissonneuse-batteuse – Photo Bibliothèque et archives Canada

(suite au prochain numéro)

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