Micheline, congolaise
« Le Manitoba est un bon endroit pour élever des enfants. Spécialement Steinbach, une petite ville propre non loin de Winnipeg. »
« Manitoba ezali esika moko ya malamu po na kokolisa bana. Mingi penza Steinbach ezali munene te lokola Winnipeg eza musika te na Winnipeg kasi ezali kimia pe bopeto. »
Écoutez Micheline dire ceci en lingala,
une langue bantoue parlée en République démocratique du Congo.
QUAND?
Je suis venue au Manitoba avec mon mari et mes deux enfants en juin 2012 après un parcours compliqué à partir de Kinshasa, en République démocratique du Congo, en 2003.
POURQUOI AVOIR QUITTÉ LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO?
J’ai dû quitter la RDC en raison du conflit armé qui s’y déroule depuis 1998 [1].
POURQUOI AVOIR CHOISI LE MANITOBA?
Nous avons abouti au Manitoba pour plusieurs bonnes raisons dont en voici deux : les études de mon mari et les traitements médicaux disponibles pour mon fils.
COMMENT?
Le Canada m’a acceptée à titre de personne protégée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et j’ai obtenu le statut de résidente permanente.
MON PARCOURS COMPLIQUÉ
Durant ce parcours, en quête d’un bon endroit pour m’établir, je n’ai pas été oisive : entre autres, j’ai suivi des cours de coiffure et des cours d’anglais, et j’ai obtenu un certificat d’aide-soignante de l’Ontario.
2003
de Kinshasa, RDC
à New York, New York, États-Unis
2004
de New York, New York, États-Unis
à Annapolis, Maryland, États-Unis
2004
de Annapolis, Maryland, États-Unis
à Charlotte, Caroline du Nord, États-Unis
2006
de Charlotte, Caroline du Nord, États-Unis
à Fort Érié, Ontario, Canada
2007
de Fort Érié, Ontario, Canada
à St. Catharines, Ontario, Canada
2008
de St. Catharines, Ontario, Canada
à Ottawa, Ontario, Canada
2010
de Ottawa, Ontario, Canada
à St. Catharines, Ontario, Canada
2012
de St. Catharines, Ontario, Canada
à Winnipeg, Manitoba, Canada
2012
de Winnipeg, Manitoba, Canada
à Steinbach, Manitoba, Canada
Puis, j’ai rencontré mon mari et nous avons eu deux enfants. Notre dernier enfant étant atteint de drépanocytose, une partie de nos déplacements a été occasionnée en raison de ses traitements médicaux. Par exemple, nous sommes retournés vivre à Winnipeg de 2013 à 2016 avant de revenir à Steinbach, pour que notre fils puisse y suivre un traitement.
INSTALLATION
Mon mari nous a précédés et a facilement trouvé un logement dans un sous-sol au centre-ville de Winnipeg. Mais nous avons vite compris que ce n’était pas le meilleur quartier pour élever des enfants.
EMPLOI
Mon certificat d’aide-soignante de l’Ontario ne suffisait pas pour travailler au Manitoba. J’ai donc travaillé comme aide de maintien à domicile et, quatre mois plus tard, j’ai obtenu le certificat du Manitoba qui me permet d’exercer comme assistante de soins de santé. Mon métier en République démocratique du Congo était journaliste de la presse écrite et de la télévision, mais mon français ne correspondait pas à ce qu’on attendait ici, alors j’ai fait du bénévolat pour un journal communautaire et pour un bulletin électronique.
CULTURE
Du côté cuisine, certains légumes (comme le chou et les épinards) que nous faisons cuire en RDC se mangent crus ici. Le petit déjeuner ici est constitué principalement de céréales et chez nous, ce serait plutôt du pain, thé ou café accompagnés de lait, porridge, etc.
La relation entre employeurs et employés est beaucoup plus flexible ici que chez moi. Aussi, je suis choquée quand j’entends des enfants appeler leurs aînés par leur prénom.
COMMUNAUTÉ
Je suis très impliquée dans la communauté francophone à Steinbach. J’ai eu cette idée de regrouper les francophones sous la Communauté francophone du Sud-Est du Manitoba (CFSEM). Je suis coprésidente de cette communauté.
ACTIVITÉS, PASSE-TEMPS
• Jardiner.
• Faire du sport avec les enfants.
• Marcher.
• Tricoter.
• Regarder des séries télévisées.
• Appeler ou texter avec les membres de la communauté pour les informer des activités.
LANGUE
Les mots d’ici que je ne connaissais pas :
• Il fait frais. (Il fait froid.)
• Il mouille. (Il pleut.)
• Ça va bien? (Comment ça va?)
• Pas pire (Ça va bien.)
• À soère (À ce soir)
• Tu es gelé. (Tu as froid.)
Mes expressions qui semblent inconnues des Manitobains :
« Ça va de soi » et « Y’a pas de souci » à la place de bienvenue.
Chez nous, par respect, on appelle toute femme « maman »; je ne peux pas t’appeler « Jacinthe », mais plutôt « maman Jacinthe ». Aussi, nous avons du mal à tutoyer les gens.