Hind – Un accueil pour le moins réfrigérant
Vivre au Maghreb, c'est vivre dans un climat chaud pratiquement à longueur d'année, et ne jamais connaître, ou presque, ce que le « moins » veut dire sur l’échelle de mesure de la température.
Alors, imaginez le choc thermique que peut subir un immigrant nouvellement arrivé d'un pays où la bronzette est une activité nationale, surtout quand ce nouvel immigrant débarque au Manitoba, l'une des provinces les plus froides au Canada, et en hiver en plus.
C'est le cas de Hind, une jeune Marocaine originaire de Rabat, qui s'est installée à Winnipeg en janvier 2021, avec son mari Abdelhamid et ses deux enfants, Assil 5 ans et Lynne 1 an et demi.
« Rabat, ville historique, ville impériale et capitale branchée qui marie à merveille tradition et modernité. Ce qui lui a valu d’être inscrite, en 2012, sur la liste du Patrimoine de l’UNESCO. Une cité aux couleurs vives et aux parfums envoûtants. Une gastronomie raffinée. Une ambiance décontractée. La mer en sus. »
Source : Rabat, l'unique, la discrète, Le Devoir, 2 mai 2015
Son mari, lui, vient de la ville de Casablanca.
« Casablanca (ou la ville blanche), la plus grande ville du Maroc. Capitale économique, elle est située sur la côte Atlantique à environ 80 km au sud de la capitale administrative du pays, Rabat. Troisième ville touristique du pays, Casablanca vous parle de son passé colonial à travers une partie de son architecture restée intacte. Ville animée, elle connaît aussi un grand nombre d’évènements artistiques et économiques durant toute l’année. »
Bienvenue à toi Hind au Canada d’abord, puis au Manitoba.
Veux-tu nous parler un peu de ton immigration?
Mon mari est venu à Winnipeg en 2020 en visite exploratoire, car cela fait partie du processus d'immigration, mais il a été bloqué ici pendant cinq mois en raison de la
COVID-19. Durant ce temps, il a été dans l'obligation de travailler pour subvenir à ses besoins. Il a contacté des gens qu'il connaissait qui lui ont trouvé un travail, et c'est comme ça qu'il a eu son permis de travail. Ceci nous a permis de nous installer plus rapidement que prévu et c'est ainsi que nous sommes venus trois mois plus tard, en janvier 2021.
Comment vous adaptez-vous à votre nouveau chez-vous?
Nous sommes venus de villes très dynamiques, voire même qui ne dorment jamais, ce fut vraiment différent, surtout en ce qui concerne la nourriture, les petits restaurants aux odeurs salivantes et au charme envoûtants me manquent, ils grouillaient à chaque coin de rue.
Il faut dire que l'ambiance des souks (marché traditionnel en langue arabe et langage maghrébin aussi) donnait à ces villes l'aspect et la particularité internationaux dont elles jouissent.
J'avoue que tout cela me manque, mais il faut dire que la COVID-19 n'a vraiment pas laissé grand choix aux gens que d'oublier ce que le mot divertissement veut dire…
Comment as-tu entendu parler du froid avant de venir, et quelle a été la réalité?
Au départ, je n'étais pas très chaude (sans jeux de mots) à l'idée d'immigrer au Canada, je voulais immigrer en Europe pour être plus proche de la famille géographiquement et aussi pour rejoindre une partie de ma famille qui est là-bas.
Et ce qui m'a aussi fait hésiter c'est que mon mari m'avait dit que le Manitoba faisait partie des provinces les plus froides du Canada, j'ai eu froid dans le dos (encore une fois sans jeu de mots), il est vrai qu'il a essayé de me rassurer en disant que c'est tout à fait supportable si nous sommes bien équipés.
Il a fini par me convaincre, et nous voilà ici!
Après avoir expérimenté cela personnellement, je peux dire que c'est vraiment difficile, même si nous nous sommes très bien équipés en achetant des vêtements et chaussures d'hiver de marques fiables, nous avons davantage senti cette difficulté pendant ces jours de février, je ne voulais pas sortir, même pas pour faire mes courses.
Mais hier, c'était la première fois que j'affrontais ce froid légendaire. Le cousin de mon mari est venu nous chercher pour aller voir La Fourche, et je peux vous assurer que nous n'avons même pas pu marcher du stationnement vers le centre commercial, mes filles ont vraiment souffert, c'était très désagréable.
En anecdote, ma fille de 5 ans me disait « Je veux revenir au Maroc, je reviendrai au Manitoba juste pour faire du patin. »
Quand mon autre fille d'un an et demi fut tellement habituée de demeurer à la maison, elle a commencé à parler à tous les gens qui sortaient dehors, c'était vraiment drôle.
Je pense que tout début est difficile, surtout quand le changement est aussi grand, nous allons sûrement nous habituer à notre nouvelle vie et au climat qui va avec.